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[Épinglé] EXPOSITIONS ITINÉRANTES

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Bernard
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(@bernard)
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Inscription: Il y a 2 ans

Merci @akbarry pour ce cette thématique intéressante à plus d’un titre.

Les expositions itinérantes pour moi se résume clairement en ces mots : Amener l’art là où il n’est pas. C’est un moyen non seulement de créer du lien social dans des pays africains marqués par des caractères atypiques qu’ils tiennent d’une extraordinaire diversité et d’une pluralité singulière. Mais aussi, c’est un moyen de développer le goût de  faire ensemble et de vivre ensemble auprès des publics éloignés de l’offre culturelle pour des raisons sociales, économiques, géographiques, culturelles ou de santé, ou tout simplement parce qu’ils pensent que ce n’est pas pour eux: jeunes, personnes âgées, en difficulté sociale, en situation de handicap, en prison…

En ce sens, les expositions itinérantes en Afrique doivent d’avantage être développer et porter une triple missions: d’abord sociale, ensuite artistique, enfin territoriale.

A mon humble avis les expositions itinérantes doivent être initiées à la demande des territoires (quartier, commune, établissements, département, région…). Les projets d’expositions itinérantes doivent être co- construits sur mesure avec les acteurs locaux ( élus, structures sociales, culturelles ou médicales, etc.), pour répondre aux mieux aux besoins identifiés sur chaque territoire. Ainsi, la force de ces expositions ex-situ sera de s’inscrire en complément de l’existant, de créer des synergies entre acteurs d’un territoire, mais aussi de s’adresser à tous les publics, peu importe leur âge, leur état de santé, leur situation économique ou sociale, et de les réunir autour d’émotions culturelles et patrimoniales fortes. 

Afin d’inclure et de mettre en synergie toutes les parties prenantes, les projets d’expositions itinérants doivent être procédés d’une phase de préparation et coordination : rdv et échange avec les acteurs locaux pour co-construire l’exposition (publics et structures ciblés, nombre et typologie d’ateliers qui vont graviter autour de l’exposition, planification…), établissement de passerelles avec des projets existants, recrutement et formation des intervenants, préparations des contenus de l’exposition et des ateliers et feuilles de routes, séances de mobilisation des publics avant le lancement de l’expo.

 

cette approche répondra alors à une non ségrégation d’un publics et réduira drastiquement le risque d’une expo où la localité ne se reconnaît pas et ne la fréquentera pas. Le défaut de certaines expositions itinérantes est parfois un timide ancrage territorial.

je reste ouvert au débat et aux échanges 

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akbarry
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(@alyssa-k-barryhotmail-com)
Inscription: Il y a 2 ans

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@bernard merci beaucoup pour ta contribution comme toujours très complète. Je voudrais revenir sur ce point "les expositions itinérantes doivent être initiées à la demande des territoires (quartier, commune, établissements, département, région…)": quels devraient être les acteurs à l'initiative des demandes? Et que penses-tu des expositions itinérantes se faisant entre musées/pays ?

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Bernard
(@bernard)
Inscription: Il y a 2 ans

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Merci pour ta question @alyssa-k-barryhotmail-com.

Je pars du principe selon lequel une exposition itinérante en contexte africain devrait répondre à une ou des problématiques  territoriales bien précise et qui reflète la situation sociale actuelle (Fracture culturelle, tribalisme, crise sociale, environnement, exclusion, climat…). 

Dans des pays majoritairement décentralisés ou qui tendent à l’être, cela implique une constatation de ces thématiques sus-mentionnées du bas vert le haut ( c’est-à-dire du communal au national) ex. Au Cameroun dans une forme pyramidale inversée on aura les chefs de quartiers ou de villages (ils sont les garants de la tradition) les maires (ils sont les élus locaux et parlent au non de la population de sa localité) les préfets et les gouverneurs (porteurs des problématiques ou situations sociales locales au niveau national).

Aussi, il faut inclure et intégrer la société civile notamment les associations, les ONG qui sont des véritables structures de terrain et qui maîtrisent la sociologie des individus.

Pour ce qui est des expositions itinérantes entre États ils sont intéressants sur un aspect politique, diplomatique et un puissant moyen de communication. 

Quant aux échanges entre musées, permet moi de faire un détour avant de me situer.

 Depuis l’apparition et le développement du rôle social des musées qui constituent l’un des tournants majeurs des institutions muséales, il existe aujourd’hui 2 paradigmes des institutions muséals, le scindant en deux conceptions opposées : pour les conservateurs, le musée se définit par les collections, l’acquisition et la recherche qui les accompagne. Ainsi, il faut amener ces collections à des publics «ignorants » à partir de la démocratisation culturelle soutenue et portée par des experts, de connaissances et d’informations. Ce paradigme s’oppose à la vision d’autres professionnels qui pensent que le musée possède d’abord une utilité sociale ( on peut citer Mairesse, Desvallees et vital) : il est d’abord pensé et fait pour le public qui constitue l’objectif prioritaire des musées. 

A travers ces deux approches, je pense que les musées doivent proposer des expositions itinérantes qui épousent des thématiques qui sont au cœur de l’actualité  d’un territoire.  

Je pense que les musées à travers leurs démarches itinérantes doivent occuper une place de choix sur la table du débat public dans la bonne marche des communautés. 

Au vu de ce que traverse le continent à l’heure actuelle, Les expositions itinérantes  en Afrique ne doivent pas être neutre. Car elles ne sont pas séparés du contexte social. Elles doivent parler et ne pas faire preuve de mutisme.

Désolé. Si j’écris beaucoup 😂😂😂😂

 

 

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maevapimo2
(@maevapimo2)
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@bernard 

Un autre point de vue, qui ne contredit pas le tien. 

Pour moi, les expositions itinérantes ne doivent pas seulement etre initiées à la demande des territoires. 

Nous avons tous émis le souhait de voir nos musées innovés, proposer des idées plus qu'intéressantes et attrayantes. Pourquoi donc attendre que des demandes soient initiées par les territoires eux-memes? Si ces territoires n'émettent pas de demandes qu'est ce qu'il faut faire? 

Meme dans la vie en général,  surtout dans le cadre professionnel on nous dit souvent: ''il faut créer le besoin et proposer la solution''. Pour aller dans ce sens, au lieu de toujours attendre que les demandes soient initiées des territoires, les musées pourraient eux memes prendre les choses en main. C'est-à-dire les musées (communautaires, nationales, etc.) pourraient ''personnellement" en amont effectuer des enquetes de terrain des différents territoires pour connaitre les publics, les besoins, les difficultés, etc. et par la suite proposer une offre d'exposition itinérante qu'ils proposeront également aux autorités de ces territoires et en synergie avec elles mettre en place toute l'expositon question. 

Donc l'exposition itinérante peut etre l'initiative soit des territoires eux-memes, soit des musées.

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Bernard
(@bernard)
Inscription: Il y a 2 ans

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@maevapimo2 

Merci pour cette relance qui illustre la pertinence de la thématique et la dynamique du débat contradictoire ou de complémentarité.

Dans ton propos tu as lâché le mot clé  « en synergie ». Celui ci illustre parfaitement la même vision que nous avons et partageons. 
Je te mets en pièce jointe un morceau choisi de mon propos. Qui vient renchérir mon premier propos. Suite à la relance de @akbarry j’ai clairement illustré une synergie entre musées et territoires. 

Celui ci met également les musées au cœur de la démarche, mais une démarche qui ne pourra se faire sans l’implication des  des territoires. 

 

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akbarry
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(@alyssa-k-barryhotmail-com)
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@bernard @maevapimo2 merci beaucoup pour vos contributions qui sont effectivement complémentaires !

Je reviens à nouveau sur un point que tu as évoqué Bernard. Lorsque tu dis: "Les expositions itinérantes en Afrique ne doivent pas être neutre. Car elles ne sont pas séparés du contexte social. Elles doivent parler et ne pas faire preuve de mutisme.", la première question qui me vient à l'esprit est: Comment s'assurer de cela à l'heure où, dans nos pays où la liberté d'expression et en particulier lorsqu'elle concerne les pouvoirs en place est difficile ? Et ce tout en sachant que les musées sont des institutions nationales donc liées à l'État...

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Bernard
(@bernard)
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@alyssa-k-barryhotmail-com Merci pour cette question. 

Dans le contexte camerounais nous avons seulement 8 musées publics et 48 musées privés ( pas fidèlement liés à l’Etat bien qu’ils soient sous la tutelle du ministère des Arts et de Culture). 

La difficulté est souvent liée aux questions politiques et non social. Car un musée n’est pas séparé du contexte social. S’il y a eu une nouvelle définition du musée c’est parce que la dernière ne prenait pas en compte l’aspect social parce trop didactique. 

ex. Les thématiques sociales comme : la dignité humaine, la justice sociale, l’égalité de par le monde, le bien-être de la planète, l’environnement… son universel.

Au Cameroun, nous avons eu une exposition relative à la CAN féminine 2016 organisée par le Cameroun sur le thème « Le Musée National accueille la CAN 2016 » cette exposition faisait partie d’un ensemble d’activités mises sur pied par le musée afin de transmettre les idéaux de paix par le biais de la culture et du sport. Nous pouvons aussi citer, l’exposition itinérantes de juin 2017 : mémoires libérées, des origines aux héritages de l’esclavage, qui a séjourné à Yaoundé avant de prendre la route du Sénégal 🇸🇳, de la France 🇫🇷 et en Haïti 🇭🇹. Cette dernière était portée par l’association les anneaux de la mémoire dans le cadre du programme internationaux ( France, Sénégal, Antigua et Barbuda, Haïti et le Cameroun). L’objectif ici était de présenter l’histoire de la traite des esclaves africains. Ces thématiques entre très bien dans nos réalités et sont en adéquations avec la politique étatique.

A l’étranger on peut voir que Le musée Gerry a manifesté à travers  son blog un soutien aux noirs américains en s’indignant par la mort violante de George Floyd entre les mains de la police de Minneapolis et le décès horrible de plusieurs noir.e.s américain.e.s. Le Tâte quant à lui avait proposé des ressources des artistes noir.e.s. De même en France, le musée du Quai Branly avait publié un tweet pointant vers la captation d’une conférence donnée en 2016 par l’universitaire africain-américain Cornel west. Quant au musée des Arts décoratifs et la Porte Dorée, qui héberge le musée de l’Immigration, avait publié une affiche qui dénonçait le racisme issu de leurs collections. 

Il n’est pas question de s’attacher au politique, je pense que les musées africains n’ont plus seulement un rôle de service public, mais ils doivent aussi jouer un rôle social en matière d’éducation, d’inclusion, de cohésion sociale et de paix.

 

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akbarry
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(@alyssa-k-barryhotmail-com)
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@bernard merci beaucoup pour ces éclaircissements et surtout pour le partage des exemples qui illustrent bien ton propos. Je suis d'ailleurs agréablement surprise d'apprendre que le Cameroun dispose d'autant de musées. Sais-tu où nous pouvons nous procurer une liste de ces musées?

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Bernard
(@bernard)
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@alyssa-k-barryhotmail-com Je peux conseiller le répertoire des musées du monde islamique produit par l’ISCESCO en 2022 (la première de couverture en pièce jointe). Ce répertoire permet au grand public d’avoir des informations utiles et permet de visualiser ces institutions muséales.

 
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akbarry
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(@alyssa-k-barryhotmail-com)
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@bernard c'est bien noté, merci !

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(@franck-kemayou)
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Inscription: Il y a 2 ans
  • Bonjour chers tous. Le thème est vraiment intéressant et approprié pour l´Afrique à une ère où le mot fétiche dans les Relations internationales est:  Mondialisation. 
  • L´Exposition itinérante à beaucoup d´avantages pour l´Afrique:
  • - elle favorise les échanges entre musées et pays. Nos États Africains disposent des Musées nationaux. C´est le cadre idoine pour échanger les thématiques et même les expositions. 
  • -  elle participe au partage d´expériences entre professionnels de musées. C´est toujours une plus value de savoir comment les autres exposent leur patrimoine culturel. 
  • - elle participe également à l´ouverture culturelle dans nos pays où les frontières physiques nous impose un repli identitaire et patriotique. 
  • Je ne trouves pas d´inconvénients,  mais plutôt des insuffisances. Et comme toujours on parlera des finances. Le problème des finances est épée de damoclès qui empêche la réalisation des projets de développement culturel. Nos ministères de la Culture sont les derniers en terme de financement public. 
  • L´incompréhension du politique. Malheureusement en Afrique,  les musées nationaux sont étroitement liés au politique et très souvent ils ne sont pas ouvert à certains projets réclamant une certaine saignée financière.

Maintenant que peut faire les jeunes?

Beaucoup de chose. La plus belle richesse Africaine est sa jeunesse et de plus en plus o´ en trouve au sein de cette jeunesse des professionnels du patrimoine culturel exerçant soit en solo, soit dans des centres culturels. Il peuvent créer des réseaux pour échanger. Même en ligne, une exposition peut être itinérante. Le numérique aujourd'hui est un adjuvant à la promotion et la valorisation de notre héritage culturel. 

Merci.

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akbarry
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(@alyssa-k-barryhotmail-com)
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@franck-kemayou merci, tout à fait d'accord avec toi.

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(@brunelle-grace-06)
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L'exposition itinérante est l'une des principales formes de valorisation du patrimoine.

L'exposition itinérante qui est l'une des trois types d'expositions qui existent permet au musée de diversifier son offres,de faire connaître le patrimoine d'un pays dans un autre , amène les locaux à mieux connaître leurs patrimoines.Elle permet également au musée d'établir des partenariats avec d'autres institutions muséales, d'accroître sa notoriété.

Par ailleurs la réalisation d'une exposition itinérante nécéssite des dispositions à prendre . C'est à dire assuré les objets contre tout les dommages qui peuvent survenus, préserver les objets en leurs offrants un environnement adéquat du transport jusqu'au démontage de l'exposition ect ..... Tout ceci nécessite des moyens matériels et financiers or nos pays africains ont un grand problème de finance qui constitue un frein à bon nombres d'activité.

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akbarry
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(@alyssa-k-barryhotmail-com)
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@brunelle-grace-06 merci beaucoup pour ta contribution. Vois-tu des inconvénients aux expositions itinérantes (au-delà de l'aspect financier) ? Et quels sont les deux autres types d'expositions auxquels tu fais allusion ?

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(@brunelle-grace-06)
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@alyssa-k-barryhotmail-com Le volet sécurité constitue un autre inconvénient à ne pas négliger ,il ya également la  manipulation  qui affecte souvent les objets sensible lorsque les précautions ne sont pas prises .Les deux autres types d'exposition sont: L'exposition temporaire qui permet au musée d'enrichir ses collections , d'aborder des points de l'actualité ou de données un avis motivé sur un sujet donné.

L'exposition permanente qui montre une partie importante des collections du musée en insistant sur la thématique relative à la mission du musée 

 

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akbarry
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(@alyssa-k-barryhotmail-com)
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Brice
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(@brice)
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Les expositions itinérantes dont un excellent moyen de valorisation des collections intra muros notamment a travers les échanges d'exposition entre musée et extra muros a travers les valises ou malettes pédagogiques pour aller vers les écoles. Cependant cette forme d'expositions est peu utilisé parce que les acteurs du domaine ne maîtrise pas ça réalisation. Je pense que les musées africains doivent aller dans ce sens.

les avantages des expositions itinérantes c'est l mutualisation des moyens plusieurs musées peuvent mettre en commun leur moyens pour produire une exposition qui sera enrichie par l'ensemble de leur collections.

Les inconvénients c'est l'insuffisance de suivi dans l'itinéraire de l'exposition. On a des expositions conçues pour être itinérante depuis l'Europe et tourner dans des musées en Afrique mais par manque de moyens les artefacts dorment dans leur caisse 

Il ya également qu'il faut intégrer la logistique des collections dans les enseignements des acteurs du domaine parce que la méconnaissance de la logistique adapté aux collections fait que beaucoup d'acteurs ne veulent pas s'y aventurer 

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akbarry
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(@alyssa-k-barryhotmail-com)
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@brice merci pour ta contribution. Que peux tu dire sur la "logistique des collections"? Notamment ce que tu penses qui n'est pas assez enseigné auprès des acteurs...

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Brice
(@brice)
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@alyssa-k-barryhotmail-com 

Par logistique des collections je pense au mouvement des collections d'un point A  à un point B par la voie maritime aérienne, ferroviaire ou routière en respectant les normes de conservation des collections durant le transport. 

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akbarry
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(@alyssa-k-barryhotmail-com)
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@brice c'est noté!

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Brice
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(@brice)
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Et j'ajouterai que c'est pas parce qu'elle est itinérante quelle doit être fait au rabais. Il faut que le musée se ''rematerialise '' dans les communautés.et l'itinéraire est un excellent médium pour permettre aux communautés de se réapproprier les collections qui sont les leurs

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