Comme l'indique le Collections Trust, la restitution est le processus par lequel des objets culturels sont rendus à un individu ou une communauté, tandis que le rapatriement est le processus par lequel des objets culturels sont rendus à une nation ou un État à la demande d'un gouvernement.
Aujourd'hui, on estime que 80 à 90% du patrimoine culturel africain se trouve dans les musées européens, dont la plupart a été pillé pendant la période coloniale. Rien qu’en France, le rapport Sarr-Savoye de 2019 commandé par le chef de l'État sur "La restitution du patrimoine culturel africain" révèle que plus de 90 000 objets d'Afrique subsaharienne sont actuellement conservés dans les collections publiques françaises, arrivés pour la plupart pendant la période coloniale et provenant de butins de guerre, de pillages, d'expéditions scientifiques ou d'acquisitions diverses.
Depuis les Indépendances, de nombreux pays africains ont entrepris des démarches pour procéder à la restitution des objets pillés. C'est le cas du Nigéria, par exemple, où deux objets de la collection des "bronzes du Bénin", pillés par l'armée britannique en 1897, ont été rendus à leur pays d'origine en 2014; ou plus récemment le cas du Bénin, où 26 objets d'art provenant des trésors royaux d'Abomey, pillés au XIXe siècle par les troupes coloniales françaises, ont été rendus au Bénin en 2021.
Si ces initiatives sont un bon début vers la restitution et le rapatriement du patrimoine, elles ne nous font pas oublier le grand nombre d'objets encore détenus en dehors du continent. C'est le thème que nous vous invitons à aborder tout au long de ce mois.
Semaines 1 et 2
Pour le premier sujet de discussion de ce mois, nous nous intéressons aux musées, en tant qu'institutions garantes de l'acquisition, de la conservation et de la valorisation des objets culturels, et nous posons la question suivante :
Quel est le rôle des musées dans les efforts de restitution/rapatriement d'objets illégalement enlevés à leurs communautés ?